jeudi 9 juillet 2015

DEMENAGEMENT...

Le blog se prépare à déménager...
Je pose le papier peint, installe les meubles, déballe les cartons... et vous accueille sous 24h...
Crémaillère le 10 juillet à 20h :-)



mardi 7 juillet 2015

Pourquoi intervenir le plus tôt possible ?

 Retrouvez cet article sur : www.oralite-alimentaire.fr (nouvelle adresse d'hébergement de ce blog)

En matière d'oralité, comme dans bien d'autres domaines d'ailleurs, nous remarquons que plus on intervient précocement, meilleurs seront "les résultats".
 
Le principe est "double".
1- Tout d'abord, la plasticité cérébrale...
Je vous invite à regarder cette vidéo qui, en dehors de l'émotion qu'elle provoque, résume très bien comment le cerveau va se "spécialiser" à force de stimulations répétées dans la vie de tous les jours, et ce, très tôt dans la vie de l'enfant. Les 3 premières années sont capitales.
 
 
Maintenant que vous avez vu ces images, que le sourire s'est accroché sur votre visage en regardant ces tout petits découvrir les choses simples de la vie,
Maintenant que vous avez pu entendre que ce ne sont pas les meilleures choses qui restent, mais les plus fréquentes,
Vous comprenez sans mal que la répétition de la problématique des repas sera délétère  / toxique pour la construction de l'enfant.
Variante : la répétition d'expériences orales (= au niveau de la bouche) négatives (sonde, RGO, nauséeux, vomissements, forçage, ...) le sera également.
Plus l'enfant vivra cette situation de repas comme "négative", plus il sera long voire compliqué de "reconstruire une autre histoire" du modèle "repas".
 
2- Phénomène de "construction / destruction / reconstruction"
En intervenant très vite après l'apparition des premières difficultés, voire avant qu'elles ne surviennent, l'enfant ne va pas "construire son schéma "repas" sur ce modèle négatif. Il va juste connaître quelques expériences "négatives".
La prise en charge précoce va permettre à l'enfant :
- de lever au maximum la contrainte pour l'enfant en intervenant sur l'enfant et sur son environnement
- de prévenir la difficulté / l'hypersensibilité
 
=> ici les professionnels "aident à construire".
 
Mais si on attend, que se passe t-il ?
Imageons un peu la situation de l'enfant en comparant son repas à un champ de blé. Visionnez ce champ de blé avant les moissons. Si vous traversez chaque jour le champ en empruntant le même chemin, en peu de temps, la nature vous aura façonné un petit sentier. Le sentier s'inscrira dans la terre avec quelques passages supplémentaires. Instinctivement, votre corps vous amènera à ce sentier là quand il s'agira de traverser le champ.
 
Imaginons maintenant que tous les jours, ou très souvent, lors de cette traversée de champ, vous croisez une situation désagréable qui vous effraie quelque peu (un petit monstre surgit, vous touche du bout de ses doigts gluants et crochus... par exemple !). Certainement, l'idée même de traverser le champ sera inquiétante, et vous redouterez ce petit monstre en le traversant, allant même peut-être jusqu'à "entendre", "voir", "sentir" des choses qui n'existent pas ce jour-là.
 
=> ici le schéma s'est difficilement "construit". 
On aide à le "détourner" en "reconstruisant" un autre schéma
 
Si un jour l'agriculteur vous dit qu'il faut traverser son champ autrement pour éviter cette situation effrayante vous devrez :
1- penser absolument en abordant le champ qu'il faut le traverser autrement
2- aider la nature à façonner un nouveau sentier pour votre passage
3- Tout cela ne vous empêchera certainement pas de penser à la situation effrayante. Vous serez certainement encore plus vigilant qu'à l'ordinaire, à moins qu'en cet agriculteur, vous ayez une confiance certaine : après tout, c'est l'agriculteur, il connaît son champ ! ;-)
Imaginez qu'une fois, une seule, lors de la traversée de ce nouveau sentier, vous croisiez quand même le petit monstre ? Non, il ne vaut mieux pas imaginer...
 
Votre passage sera moins "naturel" par cette route là que par la précédente. Vous aurez tendance à reprendre l'ancienne route au départ. Et, sur ce nouveau sentier, vous redouterez ce que vous imaginez circuler dans ce champ... le petit monstre surgira t-il ?
 
Pour votre enfant, l'histoire est un peu la même. Nous pourrions remplacer la peur par l'intégration d'un stimulus désagréable surgissant à ce moment là qui amène son appréhension de la situation.
 
=> pas facile de reconstruire un autre schéma !
Que d'appréhensions à dépasser !
 
On imagine, je pense, assez facilement que ces procédures sont plus longues et plus coûteuses pour l'enfant. Il ne s'agit alors plus de l'aider à développer son oralité, mais de la rééduquer.
 
Il faudra pour cela
- une grande confiance
- de la patience (le temps de "créer le nouveau sentier et le réflexe de s'y engager"... comme pour le champ de blé)
- la répétition d'une "traversée du repas" sans encombre.
mais aussi : du plaisir, comme pour tous les apprentissages !
 
et puis évidemment ... avoir identifié le / les petit(s) monstre(s) de l'enfant pour l'aider à ne plus les croiser et/ou ne plus en avoir peur.
 
 

lundi 6 juillet 2015

Echangeons tous ensemble


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Pour échanger tous ensemble autour du sujet / des sujets qui nous concerne(nt) ici, je vous propose de rejoindre un groupe de discussion sur Facebook appelé :
 
"Alimentation chez l'enfant. Echanges autour des difficultés rencontrées"

Ce groupe est "privé" : les messages ne sont lus que pas les membres du groupe
Il est ouvert à tous les professionnels de la petite enfance, à tous les professionnels de santé, à toutes les familles concernées.
Il aspire à mettre en contact tous les gens concernés par cette problématique, afin de pouvoir ensemble discuter, se confier, échanger, expliquer...
Partageons nos astuces, nos histoires, nos difficultés, nos connaissances... et AVANCONS !

Rejoignez-nous : cliquez ici !

La cantine à la crèche et à l'école


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Confronté au manque d'information des professionnels de la petite enfance (crèche et école)... que peut-il se passer avec un enfant SDS à la crèche et à la cantine pour les repas ?

Quelles difficultés rencontrées ? Quelles solutions possibles ?

C'est avec l'aide d'une maman que je vous propose de répondre aujourd'hui.
 
Quand sont apparues les premières difficultés de ton enfant ?
 
Dès le début de la diversification alimentaire donc je dirais vers 6 mois, ce sont les morceaux dans la compote de pomme (Naturnes de chez Nestlé, je me rappelle bien de ces petits pots) qu’il a recrachés dès la première cuillère. Je me suis dit que j’étais allée trop vite, que je voulais griller les étapes, qu’on avait encore le temps. Mais arrivé à 18 mois, au moment où la crèche décidait que le groupe des moyens était en âge de manger solide, il était déjà trop tard : il n’acceptait rien de solide, rien qu’il ne connaisse pas déjà. Quand j’insistais, on avait le droit à des hauts de coeur qui nous rendait tous malades à table alors on se fâchait et les diners tournaient au cauchemar. Ma fille de 2 ans son ainée, commençait aussi à devenir difficile. Pourquoi “cédait-on” pour lui et non pour elle.
 
Il se plaignait aussi que tout était trop chaud, je lui disais de souffler sur son assiette et il me répondait qu’il n’y arrivait pas, je finissais alors par me fâcher encore. Quel enfant ne sait pas souffler ?? Avec du recul je me dis que je n’ai pas été tendre avec lui, c’est sa première orthophoniste qui m’a expliqué qu’il ne savait/pouvait pas souffler en fait… Vu qu’il ne mastiquait pas, ses joues n’étaient pas assez musclées pour souffler.

Peux tu nous expliquer quelles sont les difficultés qu’il rencontre aujourd’hui ?
Aujourd'hui, grâce aux séances d’orthophonie, il a appris à mâcher et donc à ne pas s’étouffer sur chaque cuillère. Cela lui a demandé pas mal de temps avant de prendre confiance en lui et de se rendre compte que s’il mâchait ce qu’il mangeait, il pouvait déglutir sans soucis. Il a aussi appris à mieux connaître sa bouche et à y mettre les doigts pour décoincer un morceau si besoin. Il n’aimait pas toucher de “choses sales” et pour lui la nourriture et certaines couleurs (le marron notamment comme le chocolat et les biscuits ou encore le pain) étaient synonymes de saleté (je l’ai compris bien plus tard, quand il a commencé à mieux parler).

 
Son trouble a ensuite  évolué. Une fois, la mécanique comprise, il est devenu très sélectif sur ce qu’il voulait manger. Toujours les mêmes purées, les mêmes marques de dessert, peu d’améliorations ni de nouveautés. Et puis sans qu’on ne sache pourquoi, il nous demande quelques fois à goûter quelque chose : du jus d’orange, une salade de pâtes à la truite fumée de chez le charcutier, des knackis balls….. Mais chaque nouveauté faisait limite l’objet d’une obsession et je vous épargne le drame si je n’en trouve plus en stock !
 
Tu m’as dit qu’il avait fréquenté la crèche, comment cela se passait il pour les repas ?
 
Tout allait bien jusqu’à ce que la crèche introduise aussi les morceaux et les aliments solides dans les menus pour son groupe. Malgré ses difficultés, on m’a dit qu’il était en âge de faire comme les autres, que c’était dans sa tête, qu’il ne voulait pas grandir, qu’il fallait que j’arrête d’être aussi anxieuse car il le sentait… Donc il est resté toute une année scolaire sans manger de 8h30 à 17h. J’ai du insister pour qu’on lui donne au moins un yaourt nature l’après-midi. Ils ont aussi refusé que je lui laisse ses Pom'potes sous prétexte qu’une autre petite était allergique à la fraise et que le risque était trop important. Depuis ce moment là, il n’a plus manger de fraise (2010). Ce n’est que depuis cette année qu’il demande de la compote de pomme maison. Un jour il s’est étouffé devant eux : un morceau de pomme de terre dans la purée….  ils ont du le manipuler et ont eu une sacré peur je crois, C’était en juillet avant les vacances. A la rentrée, ils m’annonçaient qu’ils lui serviraient désormais de la purée comme pour les bébés, en prenant bien soin d’expliquer aux autres enfants pourquoi mon fils avait en quelques sortes un traitement de faveur…. Ce que je ne comprenais pas, c’était l’intérêt général avant l’intérêt de l’enfant en souffrance. Il pleurait du coup moins pendant la journée et du coup s’épanouissait plus…. mais c’était déjà trop tard.

Et à l’école maintenant, c’est mieux ?

 
Oui grâce à leur intelligence et leur écoute. Alors qu’il ne connaissait pas mon fils, le directeur qui n’avait jamais entendu parler de ce type de trouble m’a dit que cela ne lui posait aucun problème, “que la différence était une chance” et que tout pouvait s’expliquer simplement aux autres enfants comme aux adultes. Il y avait une autre petite fille dans sa classe qui présentait des troubles de l’alimentation, pour des raisons différentes et je crois que ca a joué. Nous avons mis en place un PAI sans aucun soucis.  Le personnel de la cantine nous a aussi très bien accueillis : mon fils et moi en me disant que cela ne devait pas être facile pour moi la maman. Chose que personne ne m’avait encore dit en 3 ans ! Il y a eu quelques ajustements à faire notamment auprès du personnel de mairie sur les heures de garderie pour expliquer que ce n’était pas de sa faute et que les remarques stupides du type “mais tu veux rester un bébé ?”. J’avoue avoir du mentir, je n’en suis pas fière, je disais qu’il avait eu une petite malformation ORL et que depuis il avait du mal à s’adapter. C’était la seule façon que je voyais pour qu’on le laisse tranquille. Cela a marché : il allait à la cantine sans boule au ventre car il savait ce qu’il y mangerait (ce que je lui avais préparé). S’il m’a demandé de la compote de pomme maison c’est parce qu’il en prépare le matin dans sa classe et pour son dernier jour à la cantine il a demandé à gouter le plat de pâtes servi à ses camarades. Le cuisinier était si content qu’il m’a appelé pour me le dire et lui a offert un cadeau en guis de récompense !

 
Merci Sophie-Charlotte pour ces réponses !
 
Que retenir de tout ça ?
 
1/ Informons ! On voit bien comme les réponses faites par l’environnement à l’enfant peuvent entretenir voire aggraver les difficultés.
Il convient que les professionnels de la petite enfance puissent entendre qu’un enfant qui refuse un repas n’est pas automatiquement un enfant capricieux. Il convient aussi de tolérer que les professionnels manquent d'informations et d'accepter de les informer de ces notions très mal connues encore aujourd'hui. Expliquons avant de nous fâcher ! ;-)
2/ Retenons aussi que les PAI existent et qu’on peut tout à fait les mettre en place à l’école pour des enfants présentant des troubles alimentaires importants. Avec l’aide du médecin scolaire, une réunion a lieu permettant de formaliser l’aide ou l’aménagement à proposer à l’enfant au regard de sa pathologie (même transitoire). L’orthophoniste qui suit votre enfant peut intervenir lors de ce genre de réunion afin d’expliquer plus clairement aux équipes en présence (souvent directeur d’école, médecin scolaire et enseignant).

 

 

dimanche 5 juillet 2015

Visage hypersensible

 
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Voilà le cas de beaucoup d'enfants en début de prise en charge orthophonique. Je n'en suis pas à accéder à leur bouche : je ne peux même pas approcher leur visage !
Les parents décrivent une toilette compliquée à diriger, une bouche intouchable sans détournement, grimaces, voire pleurs.

Pour ces petits-là, lorsque vous toucher leur tête, cela est clairement désagréable ! Nous ne parlerons pas de retentissements autres que la toilette et l'hygiène, mais il en existe beaucoup : comment embrasser goulument votre bébé si vous sentez que cela lui déplait...

Comment faire ?
Plutôt que de proposer des approche douces, à tâtons, vous allez proposer à votre bébé une approche ferme et dynamique. Avec 5 appuis d'orientations différentes sur la tête de votre enfant, vous allez en quelques jours permettre de nouveau un accès à son visage.

Avec vos deux mains vous allez faire :
un premier appui de chaque côté du crâne, paumes au dessus des oreilles, doigts écartés sur la tête.
un deuxième appui front + derrière de tête
un troisième : une main cache un œil, l'autre se place derrière la tête
un quatrième : inversement des mains / des yeux
un cinquième : une main bâillonne la bouche (façon de parler), l'autre se situe derrière le crâne.

Et tout ça... en chantant ou comptant joyeusement, rapidement, avec rythme + gestes sûrs + appuyés.
Entraînez vous d'abord sur quelqu'un d'autre. Ce massage doit être rapidement exécuté. S'il est suffisamment appuyé et réalisé avec des gestes sûrs, votre enfant appréciera et vous en demandera même peut-être un deuxième.
J'essaye de vous faire une vidéo dès que possible.

Quelle fréquence ?
Dès que vous pouvez, plusieurs fois par jours, minimum 4 fois.
Pendant 15 jours le plus souvent. Mais certains bébés sont "libérés" de leur hypersensibilité bien avant, ou un peu après. A chaque cas son temps...
Par la suite, les joues de votre bébé seront libres d'accès pour les bisous ! ;-) Vous pourrez alors reprendre vos activités classiques : toilette, câlins, caresses plus ou moins appuyées, ...

Comment ça marche ?
Comme les massages de désensibilisation intrabuccaux. En touchant le visage de votre enfant avec des pressions suffisamment grandes, vous augmentez le seuil de réponse des capteurs sensoriels proprioceptifs qui cessent de sur-réagir au moindre frottement.


Pour rappel, il existe d'autres types de massages ici. Mais "à chaque massage son projet". Ne mélangeons pas tout !

samedi 4 juillet 2015

Informer les généralistes et pédiatres


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Les troubles alimentaires sont si mal connus des professionnels de la petite enfance et des professionnels de santé que les familles et les enfants ont bien du mal à recevoir rapidement une aide adaptée à la situation.
La phrase la plus fréquemment reprise par ceux qui ne connaissent pas les troubles de l'oralité est : " un enfant ne se laisse pas mourir de faim"
Puis les médecins examinent la courbe de croissance, qui évolue souvent normalement... et concluent à l'absence de problème nécessitant une vigilance particulière. Si on doit attendre que la courbe soit touchée, ce sera plus difficile d'intervenir.
Quelques uns ont des connaissances sur les aspects sensoriels touchés, questionnent sur les possibilités de manipulations de textures avec les mains, de tolérance au niveau des pieds. Quand cela est "sans signe particulier", certains rassurent quelquefois à tort les parents et on conclut que "ça va passer"... Voire on ajoute de "ne pas céder" ou " ne pas forcer" (selon)...

Sauf que... ce n'est pas si simple.
Certains enfants SDS ne présentent aucune aversion sensorielle sur l'étage mains ou pieds, mais ont bien une dysoralité sensorielle lors du bilan.
La multiplicité des causes des SDS, et surtout le peu de connaissances que nous avons aujourd'hui de ces difficultés nous conduit à la plus grande prudence face à ces enfants là. La frontière entre le caprice et le trouble est parfois bien difficile à identifier en dehors d'un regard avisé.

Alors certes, si la plupart des caprices cèdent seuls lorsqu'on se montre patient, ce ne sera pas le cas des enfants SDS, donc restons vigilants.
Idem pour certains SDS qui s'améliorent avec le temps... le risque qu'ils dégénèrent au contraire (et les tableaux très dommageables que l'on voit quelquefois) oblige à prendre le temps d'écouter les parents et à demander un avis auprès d'un orthophoniste formé.

L'objectif de cet article sera d'aider les professionnels à repérer ces troubles "spécifiques". Ils s'appuient sur ma clinique principalement, clinique guidée par une littérature riche d'informations diverses : https://www.facebook.com/oralite

Comment savoir si l'enfant qui ne mange pas bien est un enfant présentant le risque potentiel d'un trouble sensoriel de type SDS ?

Signes forts
1- Cet enfant est-il un enfant dit "à risques" dans son développement ?
Je pense là aux enfants prématurés, aux enfants ayant un développement hétérogène entre le verbal et le moteur, ou globalement retardé, un handicap avéré ou suspecté, des enfants longuement hospitalisés lors de l'intervalle 0/24 mois ?)

2- Age d'apparition des difficultés ?
Les enfants SDS ne le deviennent pas sur le tard, ils l'ont toujours été. Néanmoins, sans questionner précisément sur l'histoire et le déroulement de l'alimentation, on peut passer à côté de l'ancienneté du trouble. Je pense à ces mamans qui me disent que "non il n'y a pas de problème", puis précisent que leur enfant est difficile / mange lentement / n'accepte que les assiettes industrielles / ou que la cuisine de maman / les légumes cuisinés de telle manière ... Pensez donc à poser des questions précises qui vous aideront à identifier une sélectivité plus marquée sur les textures des fruits et légumes (ce sont les aliments qui posent problème au départ de la vie de ces enfants là).

3- Du vomissement, à la grimace, il existe tout un panel de réactions qui vont venir signer le SDS. Le problème est que le nauséeux des 18 /24 mois va rapidement se transformer en autre chose de moins flagrant chez un enfant "tout venant". Si en examinant un enfant petit, on identifie vite l'hypersensibilité, ce n'est plus le cas quand l'enfant grandit. Il va avoir appris à s'organiser autour de ça... Il va recracher / repousser / éviter / grimacer / refuser ... Plus l'enfant est petit, plus les signes sont flagrants. Vous pouvez donc questionner les parents sur le comportement de l'enfant au début du passage aux morceaux... et là, souvent, les parents décrivent les mêmes caractéristiques : hauts le cœur, voire vomissements, refus de la plupart des fruits en morceaux (sauf exception quand les parents les ont proposés ainsi dès le plus jeune âge), ou des légumes. Description d'enfants qui mangent des purées lisses bébé, mais plus de légumes après. Souvent les familles ne font pas le lien du changement de texture.

4- Sélectivité voire néophobie.
En fonction des familles, des stratégies utilisées, du conflit généré, la situation de l'enfant SDS peut dégénérer sur le plan comportemental. Deux profils se dessinent alors.
L'enfant à la sélectivité tolérée / encadrée va peut-être encore accepté de goûter, s'améliorer un peu dans le temps.
Celui dont les difficultés ont été identifiées comme étant des caprices purs et durs / ou dont les difficultés ont engendré des conflits avec la famille vont être plutôt des enfants qui restreignent dans le temps les aliments acceptés / qui refusent globalement de goûter les choses nouvelles. Ces enfants deviennent encore plus sensibles et intolérants aux goûts et odeurs.


Signes faibles :
5- Les dents :
Le brossage de dents est souvent identifié difficile quand il est exécuté par un tiers. En grandissant, plus difficile de savoir...

6- La famille :
En dehors des profils "à risque de fragilités" (tels que les enfants prématurés ou présentant une déficience motrice / cognitive), on a souvent un des parents qui présente le même profil  sélectif que son enfant (ou a présenté plus jeune le même profil) . Quand un des parents a un profil similaire, c'est souvent bien mieux toléré par la famille, et donc moins bien identifié parce que la plainte est souvent moindre. C'est aussi, selon ma clinique, un indice qui permet de poser l'hypothèse d'une amélioration spontanée. Sans incidence sur le reste du développement (langage en particulier), je pense que l'indication de soins  doit néanmoins se faire en fonction de la plainte familiale : les parents qui supportent moins bien risquent d'avoir plus de mal à accompagner leur enfant dans ce passage... et de favoriser malgré eux l'apparition de troubles comportementaux associés tels que la néophobie.

7- Le langage :
Signe faible puisque certains enfants SDS n'ont pas de difficulté de langage, mais il me semble que dès lors qu'un enfant présente des difficultés alimentaires ET des difficultés de langage, cela doit devenir un signe fort avec orientation automatique vers une orthophoniste sensibilisée aux questions de l'oralité.

8- RGO :
Les RGO sont des grands amis des SDS (qui est l'œuf, qui est la poule ?). Alors si vous traitez un enfant pour RGO, et que les parents vous décrivent des difficultés alimentaires, une orientation en orthophonie est tout indiquée.


Signe particulier :
La sélectivité durable des aliments autour des couleurs doit éveiller l'attention plus particulièrement. Elle se retrouve plus particulièrement chez les enfants porteurs de TSA. Il est alors extrêmement important, si l'autisme n'est pas diagnostiqué, de ne pas lier cela à une étiquette peut-être déjà posée "d'enfant au comportement difficile". Un M-Chat peut être rapidement proposé en consultation pour y voir plus clair et orienter la famille au mieux.


Pour conclure :
=> tout petit, la sélectivité des textures est le premier le signe d'appel.
=> en grandissant ou à mesure de difficultés rencontrées sur ce plan, d'autres sphères sensorielles (olfactives / gustatives ) peuvent être peu à peu touchées à force d'être sous représentées dans les rencontres sensorielles / alimentaires des enfants
=> une multiplicité de profils peuvent être déclinés dans ces tableaux types.
=> tous n'ont pas les mêmes signes cliniques
Les signes cliniques évoluent dans le temps : s'améliorent d'eux-mêmes ou s'aggravent. Les enfants qui s'améliorent deviennent rarement de grands gourmets. Ils deviennent tels que ces adultes que nous côtoyons tous tant il en existe : des adultes n'aimant pas les petits trucs non identifiés dans leur assiette, qui trient... Rien de grave donc ;-)


A ce jour, personnellement, je cherche quels sont les enfants dont les particularités alimentaires vont interférer sur le développement du langage, quels sont ceux qui vont s'aggraver ? s'améliorer d'eux-mêmes ?
En attendant que nous ayons de vraies réponses à ces questions là, je crois prudent d'envoyer les enfants dont on reconnaît le profil vers un orthophoniste formé afin de faire le point, et de recevoir une aide adaptée si l'orthophoniste le juge utile.
Il me semble, d'après ma clinique, que les enfants ayant une aide précoce pour ces particularités alimentaires vers 18 mois, améliorent bien plus vite et plus efficacement leur situation. Cela reste à vérifier plus scientifiquement néanmoins.

Activités sensorielles à toucher

 
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Il était temps que je poursuive cette série d'articles sur les activités sensorielles. Evidemment je n'aurai jamais terminé puisque il en existe une infinité, mais je tiens à vous donner les premières clés qui vous permettront d'inventer à votre tour tous les jeux possibles sur ce thème là, en fonction de ce que vous trouverez dans vos placards de maison.

Pour aujourd'hui, je vous propose une des premières activités sensorielles possible facilement acceptée par les enfants présentant des difficultés. Vous pouvez la proposer dès 18 mois (voire avant pourquoi pas ?)... pas d'âge limite, si ce n'est l'âge auquel les enfants vont trouver cela bien moins intéressant (4 ans ? 5 ans ? tout dépend des enfants... Essayez vous verrez)

Il vous faudra :

mardi 30 juin 2015

En pédiatrie, quand l'oralité est désertée


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Ce soir, j'avais envie de parler de ces bébés que j'ai croisés en pédiatrie, lors d'une hospitalisation "un peu longue", "un peu loin de maman", où le service avait demandé un avis orthophonique parce que ce petit là buvait mal.

Vous l'aurez compris, je parle là de l'enfant lambda dans une oralité primaire, réflexe, ou d'un enfant plus fragile (une trisomie, un préma, ...) qui, hospitalisé pour une bronchiolite ou tout autre chose, perd peu à peu le contact avec .... le biberon ?

L'équipe s'y attelle. Auxiliaire après auxiliaire, le bébé "mauvais mangeur" est aidé par une sonde naso-gastrique et c'est à ce moment là que l'orthophoniste est conviée.

La pédiatrie, ce n'est pas la néonat. Où je travaille, ce sont des territoires bien distincts : dans l'un on propose des stimulations oro-faciales, dans l'autre "on n'est pas là pour ça". Les équipes de pédiatries sont tout aussi professionnelles, mais ils ne se situent pas (encore ?) dans les soins de développement.

Il m'est donc arrivé de me retrouver face à des bébés qui ne buvaient que trop peu leur biberon, et pour lesquels l'équipe ne savait plus quoi proposer.

Comment sont ces bébés ?
- souvent sans leurs parents présents, ou très "visités" (famille géographiquement éloignée, ...)
- souvent fragiles dans leur développement (enfant à qui l'on découvre un problème visuel, qui présente une T21, bronchodysplasique, ...)

Certains buvaient très bien à la maison.
D'autres ont eu besoin que leur maman use de stratégies pour parvenir à les faire boire (dans l'installation notamment). La fragilité existait déjà pour certains. Elle s'exprime pleinement à l'hôpital.

L'hôpital ? Pourquoi ? C'est comment ?
Avant de poursuivre, je pense qu'il est nécessaire que je précise le professionnalisme qui règne dans le service que je vais décrire. Une équipe soudée, qui fonctionne bien.

lundi 29 juin 2015

Du côté des Orthophonistes : massages de désensibilisation, pour ou contre ?

 
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Voilà un article dédié à mes collègues orthophonistes, qui, selon les formations auxquelles elles (les hommes orthophonistes m'excuseront de ce féminin qui soudainement l'emporte) assistent, reçoivent des informations différentes. Les massages sont quelquefois à peine évoqués, tandis que d'autres vont en avoir un éclairage minutieux, étant même baignés dans cette idée que "sans massages" l'oralité ne peut s'améliorer.

Une collègue avec qui je discutais, m'affirmait que nous avons pourtant tous les mêmes bases théoriques sur le développement. Alors ? Pourquoi ça coince ?

Pour rappel :
Les massages de désensibilisation sont apparus via Catherine Senez, orthophoniste engagée dans cette cause que représente depuis peu l'oralité.
Elle appuie sa technique sur l'idée que les mécano récepteurs de la bouche sont trop sensibles et que des massages répétés vont permettre d'augmenter le seuil de réponse. Un peu comme notre parfum auquel on s'habitue tellement que nos capteurs olfactifs deviennent rapidement peu réceptifs à celui-ci. L'habituation à la stimulation intra-buccale permettrait de faire céder l'hypersensibilité.

Je pense que les bases théoriques ne gênent personne ?
Mais alors ?  Qu'est-ce qui gêne ?

Notre culture ne nous amène pas à mettre les doigts dans la bouche de nos enfants. Même le généraliste y va du bout de son abaisse langue. Seul le dentiste s'autorise si besoin est une petite visite.
Cela est vécu par beaucoup de professionnels comme étant "intrusif", impossible à proposer puisque contraignant (7 fois par jour pendant 7 mois dit Mme Senez), et difficilement applicable par les familles sur le plan "technique". D'autres professionnels diront qu'on n'accède même pas à la bouche de l'enfant, et qu'il n'est donc pas possible d'entrer dans celle-ci tant l'enfant se débat. Ceux-là ignorent peut-être d'ailleurs que Mme Senez donne des astuces pour gérer cette phase quelquefois difficile.

Au final, ce n'est, me semble t-il que ça ? Si ce n'est le cas... voyez la fin de l'article, je vous invite à partager votre point de vue.

Mon avis perso sur ces histoires de massages et de SDS :

jeudi 25 juin 2015

Repas industriels pour bébés : pour ou contre ?


Image empruntée à ce site

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Pour notre premier "Question / Réponse", je vous propose de réfléchir avec moi à :

"Pour ou contre les repas industriels pour bébé" ?

Loin de moi l'idée de juger les services de Blédina ou Neslté. Les pots et assiettes toutes prêtes sont passés dans mes placards de maman quand mes enfants étaient petits et j'en étais tout à fait satisfaite.

Nous serons certainement de nombreux parents à en avoir donné à nos enfants, au quotidien, ou plus ponctuellement, en fonction des habitudes familiales.
Pratiques aux yeux de parents qui ont peur de "trop nourrir" leur enfant, ces assiettes toutes préparées garantissent aux familles des apports nutritionnels en totale adéquation avec les besoins de votre chérubin en fonction de son âge !
Pratiques aussi parce que "sains" aux yeux des familles, ces plats sont préparés avec de bons produits, sans trop de sel, de gras ou de sucre.
Pratiques enfin parce que très adaptés avec nos vies modernes emplies de fast food, de surgelés, de crèches ou de nounous qui demandent de fournir les repas.

Quelles que soient les raisons, nous serons nombreux à reconnaître que ces assiettes simplifient la vie trépidante des parents d'aujourd'hui.

Mais alors, où est le problème ?
Le problème de ces plats c'est,

 pour commencer, qu'ils ont une texture et un aspect TRES stables. Ces produits sont tellement contrôlés qu'on ne risque pas de trouver un petit morceau dans la purée pour 8 mois connue pour être bien lisse. D'une assiette "courgettes" à une autre assiette "courgettes" (d'une même marque), nous retrouverons inlassablement la même qualité (et d'un certain côté, nous nous en réjouissons : pas de mauvaises surprises !) : bien lisse, même couleur, même aspect, même tenue sur la cuiller. L'information offerte au bébé quand l'assiette arrive, sortant du micro-ondes est d'une stabilité incroyable ! Pas de suprise... pas encore.

Imaginez vous à leur place : tous les jours, une barquette Picard dans votre assiette... Les différentes assiettes existantes, vous les connaîtriez par coeur. Et si un beau jour, l'aspect du contenu de votre barquette changeait, du genre, la petite chose non identifiée sur le coin de la barquette, comment réagiriez-vous ? Suspicieux ? Dégoutés ? Dois-je vous trouver un exemple pour la texture (le petit truc non identifié qui craque sous la dent), ou avez-vous peur d'en avoir la nausée rien qu'en me lisant ? (parce que nous, les adultes, on se dira intérieurement que ce n'est pas bien normal qu'il y ait des différences avec nos sensations habituelles... souris, mégots de cigarette ?)

Pour les enfants, on peut imaginer quelque chose de similaire dans le processus d'intégration sensorielle du repas. Un enfant qui ne mange que des assiettes industrielles reçoit chaque jour un modèle visuel, sensitif, olfactif et gustatif qui correspond avec son éventail (du coup restreint) de possibilités. Le schéma est connu.

Nos enfants "sans problème" n'en seront pas trop gênés : le jour ou autre chose arrivera dans une assiette classique, ils y goûteront sans doute sans trop de difficulté. Quoi que... nous verrons plus tard que cela questionne pour certains enfants pour lesquels on peut se demander si nos habitudes "assiettes préparées" ne forgeraient pas un autre type de pathologie.
Mais pour nos enfants "fragiles", pour nos enfants "porteurs de handicaps"... L'assiette industrielle va compliquer le parcours alimentaire "sensoriel".
Sur le plan sensoriel (en bouche), l'enfant risque d'être très gêné de passer soudainement à une purée différente (plus collante ? plus liquide ?). Pire encore, il risque d'être nauséeux face à une texture moulinée à laquelle les plats pour bébé ne l'auront pas forcément habitué.

Autre problème : le passage aux morceaux. Il est plus aisé pour votre enfant de manger un haricot vert en le tenant dans sa main qu'en le mangeant mélangé dans une purée de pommes de terre. Ce mélange lui demande une plus grande organisation pour gérer le morceau perdu dans le reste de sa cuillérée.
Et puis, soyons honnêtes avec nous mêmes : les morceaux des assiettes en sont-ils ?

Dois-je évoquer le croquant inexistant pour les légumes ?

Conclusion ?
J'imagine que vous aurez compris que si la maman que je suis n'a rien contre les assiettes industrielles, l'orthophoniste préoccupée par les troubles sensoriels des enfants qu'elle suit n'est vraiment "pas pour".
Après, je tiens tout de même à préciser que je suis vraiment contre l'idée qu'un enfant ne mange que des repas industriels jusqu'à l'âge auquel les industries les proposent (24 mois).
Il serait sans doute raisonnable que les familles ayant un enfant fragile dans son développement, utilise ces assiettes de manière très ponctuelle et n'en fassent pas une habitude.
Néanmoins il convient de souligner que cela n'a pas fait (à ma connaissance) l'objet d'une étude scientifiquement menée.
Ma clinique me permet néanmoins de soupçonner fortement l'incidence de la consommation régulière et fréquente de ces assiettes sur les troubles de l'oralité.

Pour finir, retenons que si l'enfant a besoin de choses fréquentes, régulières et cohérentes pour pouvoir se développer, il convient aussi de lui offrir une certaine flexibilité sensorielle afin de ne pas rigidifier ses conduites.

Partagez vos points de vue dans les commentaires. Je suis curieuse de le connaître votre regard sur la question !! :-)

Traiter les troubles de l'oralité via les sens.



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Qu'est ce qu'implique l'activité "manger" sur le plan sensoriel ?
Se nourrir est une des activités essentielles dans la vie, qui revient quotidiennement de manière incontournable 4 fois par jour en moyenne pour les enfants, et le plus souvent en famille, mais aussi à l'école ou à la crèche.

Se nourrir est une activité sensorielle riche : toucher (bouche / mains), sentir, goûter, entendre le croustillant sous les dents, voir (l'assiette et son contenu), vivre des émotions (agréables ou pas).
Inutile de préciser que les informations sensorielles reçues via les repas constituent une grande proportion de celles vécues / reçues par les enfants.

Et quand l'enfant a des difficultés pour manger, comment l'aider ?
Quand les troubles surviennent, les intégrations sensorielles tournant autour de l'alimentation vont se "construire" autrement, difficilement. Les émotions négatives, les sensations désagréables vont entraver le développement de l'enfant.

Pour soutenir le développement de l'enfant, il va donc falloir l'aider à :

mercredi 24 juin 2015

Activités sensorielles parfumées


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Comme je l'avais proposé dans un des précédents articles "traiter les troubles de l'oralité via les sens", je vais revenir plus précisément sur les activités "sensorielles" que vous pouvez proposer à votre enfant pour l'aider à surmonter ses difficultés sensorielles qui influent sur son alimentation.
Pourquoi / Comment ?
Pour commencer, j'ai décidé d'aborder les jeux sensoriels à dominante olfactive. Je dis "à dominante" parce que notre projet est vraiment de proposer à l'enfant des situations où les sens  s'éveillent conjointement dans un cadre agréable. Il ne s'agira pas dans un premier temps de "tester les capacités olfactives" comme par exemple le jeu qui viserait à faire deviner "ce que ça sent". Non ! On pourra néanmoins jouer à cela plus tard... A moins que votre enfant soit déjà grand, et qu'il en soit déjà là.
Les jeux que vous allez proposer vont donner à votre enfant l'occasion de faire frissonner ses narines, juste pour le plaisir.


Alors ? on fait comment ?
Pour aujourd'hui je vous propose de vous lancer dans les odeurs familiales ! Prenez

Boire à la paille


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Voilà une activité bien amusante pour les enfants, même très petits. Ca n'a l'air de rien, mais pourtant "boire à la paille" est bénéfique pour nos enfants, surtout quand ils présentent des troubles de l'oralité.

Pourquoi ?
c'est donner à votre enfant des occasions ludiques de tonifier cette sphère orale qu'il utilise souvent trop peu quand il présente des troubles de l'oralité.
Boire à la paille permet de muscler les lèvres, le palais, voire les joues.

Comment ?
Proposez à votre enfant toutes sortes de choses à boire à la paille : de l'eau au potage épais, en passant par le nectar, les yaourts, le lait …
Proposez également à vos enfants toutes sortes de pailles : en longueur, en épaisseur. Plus la paille est emplie d'air (longue et large) plus aspirer demande de la force. Plus elle est fine et courte, plus c'est aisé. Alors jouez avec ces deux dimensions, et amusez vos enfants !

Où les trouver ?
Au départ, vous ferez comme moi : vous irez au supermarché. Vous serez déçus de ne trouvez qu'une largeur. Alors ouvrez votre esprit… tournez vous vers les fils de scoubidou, les fils en plastique destinés à faire des colliers… et même les tubes d'aération d'aquarium (clin d'œil à Mme Senez) que vous pourrez couper à la longueur désirée et laver assez aisément.
Et s'il n'y parvient pas ?

Les grimaces


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Les grimaces

Voilà l'activité dont tous les orthophonistes raffolent !
Surtout avec les petits.
Surtout quand ils ont des troubles alimentaires ou des troubles du langage.

Mais pourquoi ?
Quand on fait des grimaces, ça amuse l'enfant. Ce serait presque une raison suffisante ;-)

En réalité, dans cette activité "grimaces", l'enfant va intégrer des schémas complexes de mouvements. Il va, en nous regardant faire, amorcer des mouvements avec son visage, sa langue, ses lèvres ou ses joues en fonction de ce qu'il vous voit faire.
En partageant fréquemment ce genre d'activité avec votre enfant, vous l'aidez à améliorer ses compétences pour contrôler les mouvements de son visage (ça s'appelle des praxies).

Quelles grimaces ?
Ca paraît facile à faire, mais au cas où vous manquiez d'idées, en voilà quelques unes :

- gonfler les joues pour les dégonfler ensuite en faisant des bruits de prout
- avancer les lèvres bien collées pour faire un bisou
- tirer la langue droit devant pour jouer les coquins
- jouer les essuie-glace avec la langue qui va du bord des lèvres à droite, puis à gauche et ainsi de suite.
- claquer la langue comme un cheval au galop
- imiter le poisson en étirant les lèvres, les accolant et les décollant
- monter la langue au ciel, ou la descendre tout en bas.
- etc…

Vous remarquerez que dans ces idées, on y mettra toujours "du sens", "une histoire". Cela aidera l'enfant à retrouver comment on fait. Essayez la langue du coquin, à tous les coups l'on gagne ! Si en plus vous ajoutez un bruit… c'est encore plus fort !
- le bruit du train qui fait bien fort : ch-ch-CH-CH !
- le bruit du toboggan qui glisse : zZZZZZ
- le bruit du serpent qui se cache : ssssssss
- le bruit du tracteur : Teu-Teu-Teu
- le bruit de la vache : meuhhhh

Vous venez peut-être de prendre conscience que vous aussi vous jouez aux grimaces sans l'appeler ainsi ? Fort possible ! Cela fait partie des activités que les parents proposent instinctivement à leurs enfants.
Il se peut néanmoins qu'avec le vôtre, qui présente des fragilités dans son développement, vous ne le fassiez plus… et cela, très humainement parce que vous n'observiez pas avec cet enfant-là un intérêt à ce jeu puisque d'emblée il ne vous imite pas.

A quoi bon les grimaces s'il ne vous imite pas ?
A partir du moment où votre enfant :
1- vous regarde quand vous faites des grimaces
2 – trouve ce partage amusant
On peut alors dire que c'est une activité qui va l'aider, et qu'il va falloir faire plus longtemps que pour son frère ou sa sœur pour qu'il puisse s'en servir.
Alors persévérez !

Et si ça ne l'intéresse pas ?

lundi 22 juin 2015

Les massages


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Voilà le mot redondant dès lors que l'on parle de troubles de l'oralité.
 
Stimulations Oro Faciales et Massages de Désensibilisation
 pareil ou pas pareil ?

Que sont ces fameux massages ?
 
Il est existe de DEUX sortes :
 
1. les Stimulations Oro-Faciales (= SOF) :
Ce sont des stimulations proposées aux enfants avant le passage à l'oralité secondaire. (oralité secondaire ? Kézako ?). Ces SOF visent à stimuler les réflexes archaïques (réflexe de succion, réflexe de fouissement, réflexe des points cardinaux), afin que ces activités réflexes soient maintenues si l'alimentation par voie orale n'est pas possible. Ces massages visent à aider le cerveau à devenir expert pour cette activité nutritive.
 
2. Les massages de désensibilisation (lancés par Mme Senez) :
Ces massages, en étant répétés fréquemment dans la journée et sur une période assez longue, ont pour but de désensibiliser les capteurs sensoriels mécaniques de la bouche par un phénomène d'habituation sensorielle (c'est par ce même principe que vous ne sentez plus votre propre parfum auquel vos sens sont habitués).
 
=> vous l'aurez compris, ils ne sont pas DU TOUT préconisés pour les mêmes choses !
 
En existe t-il plusieurs types ? 
Les SOF varient en fonction des établissements et des professionnels.
En voici un exemple : 

dimanche 21 juin 2015

Conduite à tenir à table


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Quand votre enfant présente des troubles alimentaires, il convient d'éviter tous les comportements qui pourraient nourrir ses troubles voire les aggraver.

1/ Je ne cache pas les haricots dans la purée pour qu’il ne les voit pas mais les mange quand même

2/ je ne rajoute pas de sauce sur un aliment que mon enfant n’aime pas pour masquer le goût

3/ je propose de mixer quand il peine à manger

4/ je ne le force pas mais je négocie « une cuiller » / « encore ça »

5/ je le félicite quand je perçois un effort

6/ et je ne le menace pas / ne le gronde pas / ne me fâche pas / ne me désespère pas s’il refuse d’en faire

7/ je mange avec mon enfant en même temps que toute la famille dès que cela est possible

8/ je le laisse se montrer curieux du contenu de mon assiette : je lui propose de goûter s’il s’intéresse.

9/ je me détends sur les histoires de propreté : j’adapte l’environnement au besoin.

10/ je fractionne les repas si besoin, surtout si mon enfant est TRES lent.

Trouble ou caprice ?


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Voilà une question cruciale à laquelle les chercheurs aiment réfléchir. Personne n'a, à ma connaissance établi de listing permettant de distinguer l'un de l'autre...
 
Les parents entendent souvent ça dans leur entourage : "c'est un caprice" !
Sauf que pour certains ça ne l'est vraiment pas ! Certains enfants sont sélectifs mais cela est devenu "pathologique".

Quelle frontière ?
Ne sommes nous pas nombreux à présenter quelques petites sélectivités ? Est-ce pathologique pour autant ? Qui n'a pas connu un ami qui trie quelques petits morceaux de gras ou d'oignon sur le coin de son assiette ? C'est même peut-être votre cas.
 
Et tous ces enfants qui traversent la phase d'opposition (pour le plus grand plaisir des adultes) : ne passent-ils pas tous par cette phase ?
 
Hum... donc parmi tous ces enfants qui refusent les légumes... quels sont les vrais SDS ?

Les signes d'un SDS

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 Les SDS se remarquent par ces petits signes :

Intolérances alimentaires (textures, odeurs, températures) : enfant qui recrache, vomit, détourne la tête, … Enfant qui déclenche aisément un réflexe nauséeux

Enfant qui accepte les textures lisses le plus souvent

Mais aussi :
Enfant qui garde en bouche très longtemps sans avaler
Enfant qui met beaucoup trop dans sa bouche à la fois

Enfant qui n’accepte que les repas industriels (texture stable)
Ou au contraire qui n'aime pas les purées mais les choses qui croquent, qui se mâchent

 Enfant qui ne peut manger de légumes et de fruits autrement qu’en purée lisse

Mais aussi
Enfant qui accepte difficilement le changement de marque des produits (ex de la compote)
Enfant qui accepte difficilement une présentation différente des aliments (pom pot' / pot)
 
Souvent associé à d’autres hypersensibilités sensorielles (de la main en particulier, mais aussi des pieds).
=> enfant qui manipule difficilement de la pâte à modeler, du sable, de la peinture.
=> enfant qui n'aime pas avoir les mains sales