mardi 30 juin 2015

En pédiatrie, quand l'oralité est désertée


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Ce soir, j'avais envie de parler de ces bébés que j'ai croisés en pédiatrie, lors d'une hospitalisation "un peu longue", "un peu loin de maman", où le service avait demandé un avis orthophonique parce que ce petit là buvait mal.

Vous l'aurez compris, je parle là de l'enfant lambda dans une oralité primaire, réflexe, ou d'un enfant plus fragile (une trisomie, un préma, ...) qui, hospitalisé pour une bronchiolite ou tout autre chose, perd peu à peu le contact avec .... le biberon ?

L'équipe s'y attelle. Auxiliaire après auxiliaire, le bébé "mauvais mangeur" est aidé par une sonde naso-gastrique et c'est à ce moment là que l'orthophoniste est conviée.

La pédiatrie, ce n'est pas la néonat. Où je travaille, ce sont des territoires bien distincts : dans l'un on propose des stimulations oro-faciales, dans l'autre "on n'est pas là pour ça". Les équipes de pédiatries sont tout aussi professionnelles, mais ils ne se situent pas (encore ?) dans les soins de développement.

Il m'est donc arrivé de me retrouver face à des bébés qui ne buvaient que trop peu leur biberon, et pour lesquels l'équipe ne savait plus quoi proposer.

Comment sont ces bébés ?
- souvent sans leurs parents présents, ou très "visités" (famille géographiquement éloignée, ...)
- souvent fragiles dans leur développement (enfant à qui l'on découvre un problème visuel, qui présente une T21, bronchodysplasique, ...)

Certains buvaient très bien à la maison.
D'autres ont eu besoin que leur maman use de stratégies pour parvenir à les faire boire (dans l'installation notamment). La fragilité existait déjà pour certains. Elle s'exprime pleinement à l'hôpital.

L'hôpital ? Pourquoi ? C'est comment ?
Avant de poursuivre, je pense qu'il est nécessaire que je précise le professionnalisme qui règne dans le service que je vais décrire. Une équipe soudée, qui fonctionne bien.

lundi 29 juin 2015

Du côté des Orthophonistes : massages de désensibilisation, pour ou contre ?

 
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Voilà un article dédié à mes collègues orthophonistes, qui, selon les formations auxquelles elles (les hommes orthophonistes m'excuseront de ce féminin qui soudainement l'emporte) assistent, reçoivent des informations différentes. Les massages sont quelquefois à peine évoqués, tandis que d'autres vont en avoir un éclairage minutieux, étant même baignés dans cette idée que "sans massages" l'oralité ne peut s'améliorer.

Une collègue avec qui je discutais, m'affirmait que nous avons pourtant tous les mêmes bases théoriques sur le développement. Alors ? Pourquoi ça coince ?

Pour rappel :
Les massages de désensibilisation sont apparus via Catherine Senez, orthophoniste engagée dans cette cause que représente depuis peu l'oralité.
Elle appuie sa technique sur l'idée que les mécano récepteurs de la bouche sont trop sensibles et que des massages répétés vont permettre d'augmenter le seuil de réponse. Un peu comme notre parfum auquel on s'habitue tellement que nos capteurs olfactifs deviennent rapidement peu réceptifs à celui-ci. L'habituation à la stimulation intra-buccale permettrait de faire céder l'hypersensibilité.

Je pense que les bases théoriques ne gênent personne ?
Mais alors ?  Qu'est-ce qui gêne ?

Notre culture ne nous amène pas à mettre les doigts dans la bouche de nos enfants. Même le généraliste y va du bout de son abaisse langue. Seul le dentiste s'autorise si besoin est une petite visite.
Cela est vécu par beaucoup de professionnels comme étant "intrusif", impossible à proposer puisque contraignant (7 fois par jour pendant 7 mois dit Mme Senez), et difficilement applicable par les familles sur le plan "technique". D'autres professionnels diront qu'on n'accède même pas à la bouche de l'enfant, et qu'il n'est donc pas possible d'entrer dans celle-ci tant l'enfant se débat. Ceux-là ignorent peut-être d'ailleurs que Mme Senez donne des astuces pour gérer cette phase quelquefois difficile.

Au final, ce n'est, me semble t-il que ça ? Si ce n'est le cas... voyez la fin de l'article, je vous invite à partager votre point de vue.

Mon avis perso sur ces histoires de massages et de SDS :

jeudi 25 juin 2015

Repas industriels pour bébés : pour ou contre ?


Image empruntée à ce site

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Pour notre premier "Question / Réponse", je vous propose de réfléchir avec moi à :

"Pour ou contre les repas industriels pour bébé" ?

Loin de moi l'idée de juger les services de Blédina ou Neslté. Les pots et assiettes toutes prêtes sont passés dans mes placards de maman quand mes enfants étaient petits et j'en étais tout à fait satisfaite.

Nous serons certainement de nombreux parents à en avoir donné à nos enfants, au quotidien, ou plus ponctuellement, en fonction des habitudes familiales.
Pratiques aux yeux de parents qui ont peur de "trop nourrir" leur enfant, ces assiettes toutes préparées garantissent aux familles des apports nutritionnels en totale adéquation avec les besoins de votre chérubin en fonction de son âge !
Pratiques aussi parce que "sains" aux yeux des familles, ces plats sont préparés avec de bons produits, sans trop de sel, de gras ou de sucre.
Pratiques enfin parce que très adaptés avec nos vies modernes emplies de fast food, de surgelés, de crèches ou de nounous qui demandent de fournir les repas.

Quelles que soient les raisons, nous serons nombreux à reconnaître que ces assiettes simplifient la vie trépidante des parents d'aujourd'hui.

Mais alors, où est le problème ?
Le problème de ces plats c'est,

 pour commencer, qu'ils ont une texture et un aspect TRES stables. Ces produits sont tellement contrôlés qu'on ne risque pas de trouver un petit morceau dans la purée pour 8 mois connue pour être bien lisse. D'une assiette "courgettes" à une autre assiette "courgettes" (d'une même marque), nous retrouverons inlassablement la même qualité (et d'un certain côté, nous nous en réjouissons : pas de mauvaises surprises !) : bien lisse, même couleur, même aspect, même tenue sur la cuiller. L'information offerte au bébé quand l'assiette arrive, sortant du micro-ondes est d'une stabilité incroyable ! Pas de suprise... pas encore.

Imaginez vous à leur place : tous les jours, une barquette Picard dans votre assiette... Les différentes assiettes existantes, vous les connaîtriez par coeur. Et si un beau jour, l'aspect du contenu de votre barquette changeait, du genre, la petite chose non identifiée sur le coin de la barquette, comment réagiriez-vous ? Suspicieux ? Dégoutés ? Dois-je vous trouver un exemple pour la texture (le petit truc non identifié qui craque sous la dent), ou avez-vous peur d'en avoir la nausée rien qu'en me lisant ? (parce que nous, les adultes, on se dira intérieurement que ce n'est pas bien normal qu'il y ait des différences avec nos sensations habituelles... souris, mégots de cigarette ?)

Pour les enfants, on peut imaginer quelque chose de similaire dans le processus d'intégration sensorielle du repas. Un enfant qui ne mange que des assiettes industrielles reçoit chaque jour un modèle visuel, sensitif, olfactif et gustatif qui correspond avec son éventail (du coup restreint) de possibilités. Le schéma est connu.

Nos enfants "sans problème" n'en seront pas trop gênés : le jour ou autre chose arrivera dans une assiette classique, ils y goûteront sans doute sans trop de difficulté. Quoi que... nous verrons plus tard que cela questionne pour certains enfants pour lesquels on peut se demander si nos habitudes "assiettes préparées" ne forgeraient pas un autre type de pathologie.
Mais pour nos enfants "fragiles", pour nos enfants "porteurs de handicaps"... L'assiette industrielle va compliquer le parcours alimentaire "sensoriel".
Sur le plan sensoriel (en bouche), l'enfant risque d'être très gêné de passer soudainement à une purée différente (plus collante ? plus liquide ?). Pire encore, il risque d'être nauséeux face à une texture moulinée à laquelle les plats pour bébé ne l'auront pas forcément habitué.

Autre problème : le passage aux morceaux. Il est plus aisé pour votre enfant de manger un haricot vert en le tenant dans sa main qu'en le mangeant mélangé dans une purée de pommes de terre. Ce mélange lui demande une plus grande organisation pour gérer le morceau perdu dans le reste de sa cuillérée.
Et puis, soyons honnêtes avec nous mêmes : les morceaux des assiettes en sont-ils ?

Dois-je évoquer le croquant inexistant pour les légumes ?

Conclusion ?
J'imagine que vous aurez compris que si la maman que je suis n'a rien contre les assiettes industrielles, l'orthophoniste préoccupée par les troubles sensoriels des enfants qu'elle suit n'est vraiment "pas pour".
Après, je tiens tout de même à préciser que je suis vraiment contre l'idée qu'un enfant ne mange que des repas industriels jusqu'à l'âge auquel les industries les proposent (24 mois).
Il serait sans doute raisonnable que les familles ayant un enfant fragile dans son développement, utilise ces assiettes de manière très ponctuelle et n'en fassent pas une habitude.
Néanmoins il convient de souligner que cela n'a pas fait (à ma connaissance) l'objet d'une étude scientifiquement menée.
Ma clinique me permet néanmoins de soupçonner fortement l'incidence de la consommation régulière et fréquente de ces assiettes sur les troubles de l'oralité.

Pour finir, retenons que si l'enfant a besoin de choses fréquentes, régulières et cohérentes pour pouvoir se développer, il convient aussi de lui offrir une certaine flexibilité sensorielle afin de ne pas rigidifier ses conduites.

Partagez vos points de vue dans les commentaires. Je suis curieuse de le connaître votre regard sur la question !! :-)

Traiter les troubles de l'oralité via les sens.



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Qu'est ce qu'implique l'activité "manger" sur le plan sensoriel ?
Se nourrir est une des activités essentielles dans la vie, qui revient quotidiennement de manière incontournable 4 fois par jour en moyenne pour les enfants, et le plus souvent en famille, mais aussi à l'école ou à la crèche.

Se nourrir est une activité sensorielle riche : toucher (bouche / mains), sentir, goûter, entendre le croustillant sous les dents, voir (l'assiette et son contenu), vivre des émotions (agréables ou pas).
Inutile de préciser que les informations sensorielles reçues via les repas constituent une grande proportion de celles vécues / reçues par les enfants.

Et quand l'enfant a des difficultés pour manger, comment l'aider ?
Quand les troubles surviennent, les intégrations sensorielles tournant autour de l'alimentation vont se "construire" autrement, difficilement. Les émotions négatives, les sensations désagréables vont entraver le développement de l'enfant.

Pour soutenir le développement de l'enfant, il va donc falloir l'aider à :

mercredi 24 juin 2015

Activités sensorielles parfumées


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Comme je l'avais proposé dans un des précédents articles "traiter les troubles de l'oralité via les sens", je vais revenir plus précisément sur les activités "sensorielles" que vous pouvez proposer à votre enfant pour l'aider à surmonter ses difficultés sensorielles qui influent sur son alimentation.
Pourquoi / Comment ?
Pour commencer, j'ai décidé d'aborder les jeux sensoriels à dominante olfactive. Je dis "à dominante" parce que notre projet est vraiment de proposer à l'enfant des situations où les sens  s'éveillent conjointement dans un cadre agréable. Il ne s'agira pas dans un premier temps de "tester les capacités olfactives" comme par exemple le jeu qui viserait à faire deviner "ce que ça sent". Non ! On pourra néanmoins jouer à cela plus tard... A moins que votre enfant soit déjà grand, et qu'il en soit déjà là.
Les jeux que vous allez proposer vont donner à votre enfant l'occasion de faire frissonner ses narines, juste pour le plaisir.


Alors ? on fait comment ?
Pour aujourd'hui je vous propose de vous lancer dans les odeurs familiales ! Prenez

Boire à la paille


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Voilà une activité bien amusante pour les enfants, même très petits. Ca n'a l'air de rien, mais pourtant "boire à la paille" est bénéfique pour nos enfants, surtout quand ils présentent des troubles de l'oralité.

Pourquoi ?
c'est donner à votre enfant des occasions ludiques de tonifier cette sphère orale qu'il utilise souvent trop peu quand il présente des troubles de l'oralité.
Boire à la paille permet de muscler les lèvres, le palais, voire les joues.

Comment ?
Proposez à votre enfant toutes sortes de choses à boire à la paille : de l'eau au potage épais, en passant par le nectar, les yaourts, le lait …
Proposez également à vos enfants toutes sortes de pailles : en longueur, en épaisseur. Plus la paille est emplie d'air (longue et large) plus aspirer demande de la force. Plus elle est fine et courte, plus c'est aisé. Alors jouez avec ces deux dimensions, et amusez vos enfants !

Où les trouver ?
Au départ, vous ferez comme moi : vous irez au supermarché. Vous serez déçus de ne trouvez qu'une largeur. Alors ouvrez votre esprit… tournez vous vers les fils de scoubidou, les fils en plastique destinés à faire des colliers… et même les tubes d'aération d'aquarium (clin d'œil à Mme Senez) que vous pourrez couper à la longueur désirée et laver assez aisément.
Et s'il n'y parvient pas ?

Les grimaces


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Les grimaces

Voilà l'activité dont tous les orthophonistes raffolent !
Surtout avec les petits.
Surtout quand ils ont des troubles alimentaires ou des troubles du langage.

Mais pourquoi ?
Quand on fait des grimaces, ça amuse l'enfant. Ce serait presque une raison suffisante ;-)

En réalité, dans cette activité "grimaces", l'enfant va intégrer des schémas complexes de mouvements. Il va, en nous regardant faire, amorcer des mouvements avec son visage, sa langue, ses lèvres ou ses joues en fonction de ce qu'il vous voit faire.
En partageant fréquemment ce genre d'activité avec votre enfant, vous l'aidez à améliorer ses compétences pour contrôler les mouvements de son visage (ça s'appelle des praxies).

Quelles grimaces ?
Ca paraît facile à faire, mais au cas où vous manquiez d'idées, en voilà quelques unes :

- gonfler les joues pour les dégonfler ensuite en faisant des bruits de prout
- avancer les lèvres bien collées pour faire un bisou
- tirer la langue droit devant pour jouer les coquins
- jouer les essuie-glace avec la langue qui va du bord des lèvres à droite, puis à gauche et ainsi de suite.
- claquer la langue comme un cheval au galop
- imiter le poisson en étirant les lèvres, les accolant et les décollant
- monter la langue au ciel, ou la descendre tout en bas.
- etc…

Vous remarquerez que dans ces idées, on y mettra toujours "du sens", "une histoire". Cela aidera l'enfant à retrouver comment on fait. Essayez la langue du coquin, à tous les coups l'on gagne ! Si en plus vous ajoutez un bruit… c'est encore plus fort !
- le bruit du train qui fait bien fort : ch-ch-CH-CH !
- le bruit du toboggan qui glisse : zZZZZZ
- le bruit du serpent qui se cache : ssssssss
- le bruit du tracteur : Teu-Teu-Teu
- le bruit de la vache : meuhhhh

Vous venez peut-être de prendre conscience que vous aussi vous jouez aux grimaces sans l'appeler ainsi ? Fort possible ! Cela fait partie des activités que les parents proposent instinctivement à leurs enfants.
Il se peut néanmoins qu'avec le vôtre, qui présente des fragilités dans son développement, vous ne le fassiez plus… et cela, très humainement parce que vous n'observiez pas avec cet enfant-là un intérêt à ce jeu puisque d'emblée il ne vous imite pas.

A quoi bon les grimaces s'il ne vous imite pas ?
A partir du moment où votre enfant :
1- vous regarde quand vous faites des grimaces
2 – trouve ce partage amusant
On peut alors dire que c'est une activité qui va l'aider, et qu'il va falloir faire plus longtemps que pour son frère ou sa sœur pour qu'il puisse s'en servir.
Alors persévérez !

Et si ça ne l'intéresse pas ?

lundi 22 juin 2015

Les massages


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Voilà le mot redondant dès lors que l'on parle de troubles de l'oralité.
 
Stimulations Oro Faciales et Massages de Désensibilisation
 pareil ou pas pareil ?

Que sont ces fameux massages ?
 
Il est existe de DEUX sortes :
 
1. les Stimulations Oro-Faciales (= SOF) :
Ce sont des stimulations proposées aux enfants avant le passage à l'oralité secondaire. (oralité secondaire ? Kézako ?). Ces SOF visent à stimuler les réflexes archaïques (réflexe de succion, réflexe de fouissement, réflexe des points cardinaux), afin que ces activités réflexes soient maintenues si l'alimentation par voie orale n'est pas possible. Ces massages visent à aider le cerveau à devenir expert pour cette activité nutritive.
 
2. Les massages de désensibilisation (lancés par Mme Senez) :
Ces massages, en étant répétés fréquemment dans la journée et sur une période assez longue, ont pour but de désensibiliser les capteurs sensoriels mécaniques de la bouche par un phénomène d'habituation sensorielle (c'est par ce même principe que vous ne sentez plus votre propre parfum auquel vos sens sont habitués).
 
=> vous l'aurez compris, ils ne sont pas DU TOUT préconisés pour les mêmes choses !
 
En existe t-il plusieurs types ? 
Les SOF varient en fonction des établissements et des professionnels.
En voici un exemple : 

dimanche 21 juin 2015

Conduite à tenir à table


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Quand votre enfant présente des troubles alimentaires, il convient d'éviter tous les comportements qui pourraient nourrir ses troubles voire les aggraver.

1/ Je ne cache pas les haricots dans la purée pour qu’il ne les voit pas mais les mange quand même

2/ je ne rajoute pas de sauce sur un aliment que mon enfant n’aime pas pour masquer le goût

3/ je propose de mixer quand il peine à manger

4/ je ne le force pas mais je négocie « une cuiller » / « encore ça »

5/ je le félicite quand je perçois un effort

6/ et je ne le menace pas / ne le gronde pas / ne me fâche pas / ne me désespère pas s’il refuse d’en faire

7/ je mange avec mon enfant en même temps que toute la famille dès que cela est possible

8/ je le laisse se montrer curieux du contenu de mon assiette : je lui propose de goûter s’il s’intéresse.

9/ je me détends sur les histoires de propreté : j’adapte l’environnement au besoin.

10/ je fractionne les repas si besoin, surtout si mon enfant est TRES lent.

Trouble ou caprice ?


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Voilà une question cruciale à laquelle les chercheurs aiment réfléchir. Personne n'a, à ma connaissance établi de listing permettant de distinguer l'un de l'autre...
 
Les parents entendent souvent ça dans leur entourage : "c'est un caprice" !
Sauf que pour certains ça ne l'est vraiment pas ! Certains enfants sont sélectifs mais cela est devenu "pathologique".

Quelle frontière ?
Ne sommes nous pas nombreux à présenter quelques petites sélectivités ? Est-ce pathologique pour autant ? Qui n'a pas connu un ami qui trie quelques petits morceaux de gras ou d'oignon sur le coin de son assiette ? C'est même peut-être votre cas.
 
Et tous ces enfants qui traversent la phase d'opposition (pour le plus grand plaisir des adultes) : ne passent-ils pas tous par cette phase ?
 
Hum... donc parmi tous ces enfants qui refusent les légumes... quels sont les vrais SDS ?

Les signes d'un SDS

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 Les SDS se remarquent par ces petits signes :

Intolérances alimentaires (textures, odeurs, températures) : enfant qui recrache, vomit, détourne la tête, … Enfant qui déclenche aisément un réflexe nauséeux

Enfant qui accepte les textures lisses le plus souvent

Mais aussi :
Enfant qui garde en bouche très longtemps sans avaler
Enfant qui met beaucoup trop dans sa bouche à la fois

Enfant qui n’accepte que les repas industriels (texture stable)
Ou au contraire qui n'aime pas les purées mais les choses qui croquent, qui se mâchent

 Enfant qui ne peut manger de légumes et de fruits autrement qu’en purée lisse

Mais aussi
Enfant qui accepte difficilement le changement de marque des produits (ex de la compote)
Enfant qui accepte difficilement une présentation différente des aliments (pom pot' / pot)
 
Souvent associé à d’autres hypersensibilités sensorielles (de la main en particulier, mais aussi des pieds).
=> enfant qui manipule difficilement de la pâte à modeler, du sable, de la peinture.
=> enfant qui n'aime pas avoir les mains sales


D'où ça vient ?

les origines de ces troubles alimentaires ?
Résumons les choses ainsi. Tout vient... de la bouche...ou presque...
Pas si simple !!
C'est plutôt une histoire de corps, de sens, et de cerveau !
 
Je m'explique :
Tout d'abord il y a tous les étages de fonctionnement. Chacun d'eux peut dysfonctionner.
On a :
1/ des messages sensoriels issus de l'environnement dans lequel l'enfant évolue.
codés par
2/ tout un équipement organique (capteurs sensoriels, bouche, cerveau, système digestif et respiratoire)
puis organisés et mémorisés par
3/ notre merveilleux ordinateur : le cerveau
Tout cela régit par
4/ des neurotransmetteurs sortes de messagers circulant dans le corps
 
 
=> le dysfonctionnement de l'un ou l'autre des "étages" cités ci dessus peut entraîner des difficultés d'alimentation
 
Finalement, cela explique pourquoi dans les enfants touchés on retrouve :
- les enfants avec des malformations (fentes)
- les bébés ayant subi des AVC
- des bébés hospitalisés longtemps
- des bébés avec des troubles respiratoires
 - des bébés avec des allergies
- des bébés avec RGO
- des bébés avec atrésie de l'œsophage
etc...
 
Quelquefois c'est dans "les étages du développement" que quelque chose s'est mal passé.
Ces dysfonctionnements touchent alors plutôt "le cerveau (quelle maturation ?) ET la nature des informations sensorielles vécues (codées comme positives/ agréables ou négatives/ désagréables)"
 
Je m'explique :

SDS, troubles de l'oralité et EDS

 
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De quoi allons-nous parler ?
Mettons-nous d'accord sur le lexique utilisé ici.
 
Nous allons évoquer les troubles alimentaires des enfants.
Mais on dit aussi parfois : SDS ou Syndrome de Dysoralité Sensorielle
ou encore Hypernauséeux (terme néanmoins dépassé aujourd'hui)
ou EDS : Eating Disorder Syndrome (merci à nos amis anglophones)
ou troubles de l'oralité (terme bien vague dans lequel peuvent malheureusement aussi se noyer les psychanalistes)
mais aussi troubles du comportement alimentaire
 
Quoi qu'il en soit, sous tous ces termes là nous allons évoquer les mêmes difficultés.

Bienvenue !


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Bienvenue !
Je souhaite ici partager mes astuces et connaissances avec :
- les familles
- les professionnels de santé
qui se sentent concernés par les troubles de l'oralité alimentaire et verbale.